Ciné Story n°56 - Uma Thurman

3 years ago
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C'est en 1988, qu'elle s'impose auprès du grand public : d'abord avec Les Aventures du baron de Münchhausen, où elle campe une déesse Vénus juvénile, pulpeuse et libérée, puis surtout Les Liaisons dangereuses où, incarnant la naïve Cécile de Volanges, elle apporte le soupçon de perversité requis par le rôle, et donne la réplique à un casting haut de gamme : Glenn Close, John Malkovich et Michelle Pfeiffer.
Elle enchaîne dès lors les projets, misant fréquemment sur son image sexy et froide : elle incarne ainsi une criminelle psychopathe face à Kim Basinger et Richard Gere dans Sang chaud pour meurtre de sang-froid (1992), une jeune prostituée timide aux côtés de Robert De Niro dans Mad Dog and Glory (1993) et une auto-stoppeuse aux pouces démesurés dans le film de Gus Van Sant, Even Cowgirls Get the Blues (1993).
C'est en 1994, avec l’immense succès de Pulp Fiction, de Quentin Tarantino, Palme d'or à Cannes, qu'elle s'impose comme une star internationale et sa performance dans le rôle de Mia Wallace lui vaut une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle féminin. La même année, elle est membre du jury de la Mostra de Venise 1994, sous la présidence de David Lynch.
Elle apparaît ensuite dans deux comédies, une indépendante, Beautiful Girls et une plus populaire, Entre chiens et chats. Mais le succès de Pulp Fiction lui permet surtout de décrocher des rôles dans de grosses productions : en 1997, elle prête ses traits à la vénéneuse Dre Pamela Isley / Poison Ivy dans le quatrième Batman, Batman et Robin. Puis elle est choisie par Andrew Niccol pour tenir le premier rôle de son ambitieux thriller de science-fiction, Bienvenue à Gattaca. Le premier est cependant un échec critique cuisant, et rapidement considéré comme un ratage artistique. En revanche, le second est un flop commercial, mais reçoit d'excellentes critiques et devient un film culte.
L'année suivante, elle alterne aussi les genres : elle prête ses traits à Fantine dans Les Misérables, de Bille August, mais elle incarne aussi une nouvelle Emma Peel dans l'adaptation de la série britannique Chapeau melon et bottes de cuir, signée Jeremiah S. Chechik. Le film connaît cependant de nombreux problèmes de production et le résultat final est éreinté par la critique et fait un flop au box-office.
En 1999, elle tente donc de revenir vers un cinéma plus proche de ses débuts : elle est au casting du Woody Allen, Accords et Désaccords, mais surtout ré-endosse des robes d'époque pour tenir les premiers rôles féminins de Vatel, de Roland Joffé et La Coupe d'or, de James Ivory. Les critiques et le public accueillent tièdement ces deux longs-métrages.
En 2000, elle renoue avec le cinéma indépendant avec un film sombre et intimiste, Chelsea Walls, première réalisation de l'acteur Ethan Hawke, son mari à la ville. Et elle fait partie des trois têtes d'affiche de l'expérimental Tape, de Richard Linklater. Les deux films passent inaperçus. C'est alors que Quentin Tarantino vient relancer sa carrière.
En 2003, le cinéaste la révèle en effet une nouvelle fois avec Kill Bill : Volume 1. Cette grosse production ambitieuse, qui rend hommage au cinéma d'action japonais, fait de l'actrice une héroïne des temps modernes, toute en violence et colère. Elle incarne celle qu'on appelle La Mariée, alias Beatrix Kiddo, dans une seconde partie, Kill Bill : Volume 2, qui sort en 2004. Cette fois, c'est le western spaghetti que le réalisateur parodie à travers des scènes de combat une fois encore spectaculaires et chorégraphiées avec soin.
Elle capitalise cependant sur ce nouveau succès avec des projets bancals : tout d'abord, le film d'action Paycheck, de John Woo, qui l'oppose à Ben Affleck, déçoit critiques et public. Puis en 2005, la suite de Get Shorty, Be Cool, réalisée par F. Gary Gray, est également reçue fraîchement par la critique. La comédie romantique Petites Confidences (à ma psy), qui l'oppose à la valeur sûre Meryl Streep passe inaperçue. Enfin, la comédie musicale Les Producteurs, adaptation cinématographique par Susan Stroman de la pièce de Broadway, est un flop au box-office.
En 2006, elle revient dans un film d'action : Ma super ex, comédie romantique parodiant les films de super-héros, mise en scène par Ivan Reitman. Le film divise la critique et connaît un succès modeste au box-office.
En 2007, elle s'aventure dans le thriller fantastique La Vie devant ses yeux, de Vadim Perelman, mais défend aussi une nouvelle comédie romantique, Un mari de trop, de Griffin Dunne. Deux nouveaux flops.
En 2009, elle n'a pas plus de chance avec la comédie Maman, mode d'emploi, de Katherine Dieckmann. Le film, dont elle est la tête d'affiche, est mal reçu par la critique et le public.
Les années 2010 seront donc placées sous le sceau des seconds rôles.
Bon visionnage

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