Epona & Blagodariov - Tournante

Sur l'air de "Nantes" de Barbara :
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Un immense remerciement à la géniale Epona.
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Avec le gracieux concours de l'association "Ni Putes ni Soumises" et de Fadela AMARA. Dédicacé à Nafissatou DIALLO.
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Souvent me hantent
Leurs cris inhumains
Cette tournante
Me revient sans fin
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Un matin comme celui-là
Il y a juste un an déjà
Une cave emplie de cafards
A deux minutes de la gare
J'étais alors une ingénue
Jamais on ne m'avait vue nue
Jamais rien de plus qu'un massage
J'étais une fille si sage
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Pourtant il me plaisait, j'avoue
Avec ses grands airs de marlou
Tirés tout droit d'un roman noir
J'avais accepté de le voir
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Son seul souvenir m'écœure
Drapé dans son adolescence
Il a clamé d'un air moqueur
Au tribunal son innocence
C'est libre qu'il s'en est allé
Se moquant du délibéré
Le teint charbon, le cheveu dru
Errer à nouveau dans les rues
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« Prends le train direction Saint-Cloud ! »
Je me souviens du rendez-vous
Et j'ai gravé dans ma mémoire
Cette affreuse cité-dortoir
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Leurs effets déjà enlevés
J'ai vu quatre hommes se lever
Leurs yeux posés sur ma chair blanche
Quand ils m'ont saisie par les hanches
Je n'ai pas posé de questions
A ces étranges compagnons
J'ai rien dit, mais à leurs regards
J'ai compris qu'il était trop tard
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Et moi j'étais au rendez-vous
Jetée dans la gueule du loup
Combien de fois les ai-je revus
Entourant mon corps dépourvu
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Voilà, tu la connais l'histoire
Et qu'importe qu'ils fussent Noirs
Que m'importent leur nom, leur âge
Rien n'effacera leurs ravages
Longtemps j'en ai voulu mourir
J'en ai effacé mon sourire
Plus rien n'éclaire mon teint blême
J'étais morte dès le deuxième
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J'ai tu ce secret à ma mère
Croyant ma douleur éphémère
Longtemps avant qu'enfin je n'ose:
« Ils ont volé ma tendre rose ! »
Me taire, me taire...
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Cette tournante
Toujours me revient
Dégoulinante
Au milieu des chiens