Feux de forêt «un précurseur de ce qui nous attend dans le futur» entrevue avec Christian Messier

11 months ago
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Le Québec connaît une année record en termes d’incendies de forêt avec 404 feux déclarés depuis le début de la saison alors que le moyenne est plutôt de 201 au cours de la dernière décennie.

Qu’est-ce qui explique une telle explosion des brasiers un peu partout sur le territoire forestier?

«On a eu des températures très chaudes au-dessus de 20 degrés Celsius dès le mois d’avril, la neige a fondu rapidement. Le problème est aussi qu’il ne pleut pas beaucoup depuis plusieurs semaines. On n’est pas surpris par l’étendue des feux, on s’y attendait en raison de l’augmentation des températures et des sécheresses causée par les changements climatiques», explique M. Messier.

Il explique que les incendies de forêt sont en nette augmentation depuis les années 60 avec une accalmie dans les années 80. «Ce qu’on voit au Québec c’est ce qu’on avait prévu».

«Pour contrôler tous les feux actuellement sur le territoire il faudrait peut-être 20 fois plus de pompiers, et de ressources, ce qui est impossible. Ce qu’on essaie de faire c’est de protéger les municipalités, les constructions humaines», précise le professeur.

Adapter la forêt
Avec cette augmentation du nombre de brasiers et de l’intensité des feux de forêt, il faudrait adapter nos forêts. Il considère qu’un travail de prévention doit être fait en amont afin de protéger la ressource.

«Il faut commencer à diversifier nos forêt. Peut-être planter plus de feuillus en forêt boréale parce qu’on sait que les feuillus sont beaucoup moins sensibles aux feux et moins propice à la combustion au printemps. Il faut commencer à diversifier nos forêt. Ce qu’on voit cette année c’est un précurseur de ce qui nous attend dans le futur.»

Accidents de régénération
Si la forêt peut généralement se regénérer après avoir brûlé, certaines forêts disparaissent en raison d’incendies répétés.

«Les feux ont un rôle à jouer dans la régénération, dans la diversité, mais le problème c’est l’augmentation, l’intensité et la récurrence de ces feux-là. On a peur de voir ce que j’appelle des accidents de régénération, donc des feux qui reviennent tellement souvent que les arbres n’ont pas la capacité de produire des graines pour régénérer la forêt et on se retrouver avec d’immenses superficies sans forêt. »

Des arbustes y poussent, mais il faut attendre des centaines, voire des milliers d’années avant de revoir des arbres pousser à ces endroits.

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