PCB : Le diagnostic de notre époque et la mission de la prière

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Le christianisme contemporain, doté de l'esprit du monde, est un figuier stérile. La condition pour qu'il ne soit pas coupé est de commencer à porter le fruit d'une authentique repentance.
Considérons brièvement le diagnostic de l'époque dans laquelle nous vivons. L'homme moderne est non seulement incapable de percevoir le péché mais, souvent, il ne perçoit pas la réalité elle-même. Beaucoup vivent dans l'irréalité ou la réalité virtuelle. Ils sont submergés par le flux incessant d'informations provenant de la télévision, de l'internet ou des smartphones. De nos jours, l'esprit du monde exerce une influence particulièrement démoralisante, perturbatrice, voire autodestructrice. Il faut lui résister. Il a manipulé l'opinion publique jusqu'à en faire un diktat secret. Les enfants sont également piégés. Les lois actuelles prévoient de manière absurde que les enfants de 12 ans et plus peuvent subir une chirurgie drastique de changement de sexe, c'est-à-dire être mutilés à vie, et leurs parents ne peuvent même pas les avertir.
L'esprit du monde exploite la curiosité humaine et entraîne les gens dans la dépendance. Les vices les réduisent en esclavage, souvent pour la vie. Ce sont surtout les jeunes d'aujourd'hui qui sont asservis par les smartphones. Il ne s'agit pas seulement de perdre un temps précieux, les jeunes absorbent littéralement un poison spirituel et amoral. Ils sont nourris de toutes sortes de contenus immoraux. Cela tue leur vie mentale et spirituelle, et conduit finalement à la dégradation de leur vie physique. Qui plus est, les mêmes choses sont imposées aux enfants et aux jeunes dans les écoles par le biais de ce que l'on appelle l'éducation sexuelle, qui promeut toutes les perversions LGBTQ.
Les jeunes deviennent les esclaves de passions impures qui ouvrent la porte à d'autres péchés et addictions : alcoolisme, toxicomanie, jeux d'argent, pseudo-spiritualité associée à l'occultisme, y compris les nombreuses formes de divination et de magie. La nouvelle forme d'addiction aux réseaux sociaux par le biais des smartphones entraîne une fixation sur une fausse mais constante appréciation de soi. Cela peut conduire à des extravagances dangereuses et, en cas de rejet, non seulement à la dépression mais aussi, dans certains cas, au suicide. Les perspectives d'une telle génération sont tragiques : manque de capacité à prendre des responsabilités, à élever une famille ou à communiquer avec les autres.
La présentation d'un christianisme dit académique aux contemporains est totalement inefficace. L'homme moderne a besoin d'une conversion et d'un changement de style de vie. Les enfants doivent être convertis dès leur plus jeune âge. Sinon, l'esprit de l'enfant absorbe rapidement tout le mal offert subtilement et de manière envoûtante par l'esprit trompeur du monde.
Le principe spirituel suivant s'applique : le type d'esprit qui prévaut dépend des conditions créées. Il est donc nécessaire de créer un style de vie chrétien. L'homme commence alors à percevoir la nécessité de communiquer avec Dieu dans la prière intérieure. Sans la prière, on manque de lumière et de force et, peu à peu, on meurt spirituellement.
Le chemin de la repentance est une nécessité de la vie d'aujourd'hui. La repentance est une vie pleine de joie car elle délivre une personne non seulement de la dépendance démoniaque, mais aussi de ses propres péchés. La base de la repentance consiste à appeler le mal mal, le mensonge, un mensonge, et de se tenir dans la vérité devant Dieu.
Afin de pouvoir se repentir, les jeunes ont besoin de la grâce. Leurs proches, parents et grands-parents, sont moralement tenus d'obtenir cette grâce pour eux. Il faut souligner que ce sont surtout les femmes retraitées, c'est-à-dire les grands-mères ou arrière-grands-mères, qui doivent prendre conscience de leur grande responsabilité dans le salut de leur progéniture et du danger de leur damnation éternelle. Cependant, elles doivent d'abord commencer par se repentir elles-mêmes ; il y a beaucoup de choses dont il faut se repentir.
Il y a une trentaine d'années, un homme s'est rendu dans un temple orthodoxe pour prier. Cinq femmes âgées étaient agenouillées devant l'iconostase. La mort tragique de leurs proches avait poussé chacune d'entre elles à prendre conscience de la réalité de la mort à laquelle elles seraient toutes confrontées un jour ou l'autre. Elles ont vécu leur conversion. Leur confession était publique. Dans le temple, il n'y avait que les femmes et un prêtre.
Le prêtre demanda à la première femme : « Combien de fois avez-vous consulté une diseuse de bonne aventure ? Savez-vous qu'autant de fois vous l'avez fait, autant de démons sont entrés en vous ? Renoncez-vous à tous ces démons ? ». La femme hocha sérieusement la tête. « Avez-vous fait confiance aux cartes ou aux horoscopes ? Avez-vous cherché à vous faire soigner par des guérisseurs qui travaillent avec des énergies occultes ? Cela inclut le reiki ou l'acupuncture chinoise basée sur le yin et le yang. Avez-vous utilisé des remèdes dits homéopathiques, dont l'essence est la magie occulte ? Avez-vous pratiqué la méditation païenne associée au yoga hindou ou au zen bouddhiste ? » La femme répondit : « J'ai fait tout cela ». Le prêtre lui dit : « Vous vous êtes ouverte aux démons qui se cachent derrière la divination et la magie occultes. Y renoncez-vous, maintenant ? ». La femme répondit : « Oui, j'y renonce. » « Avez-vous déjà péché avec des hommes et combien d'enfants avez-vous tués par avortement ? ». La femme répondit à toutes ces questions en pleurant. « Vous méritez l'enfer pour vos péchés », poursuivit le prêtre, « mais Jésus a payé pour vos péchés par sa mort. En êtes-vous consciente, et vous repentez-vous de vos péchés ? ». La femme se frappait la poitrine de chagrin et le prêtre continua : « Pardonnez-vous aussi à tous ceux qui vous ont fait du mal dans le passé ? Si vous ne pardonnez pas, Jésus ne pardonnera pas vos péchés ». La femme, qui pleurait amèrement, hocha la tête en signe d'accord, et le prêtre termina par ces mots : « Jésus vous pardonne à présent tous vos péchés. Allez, et ne pèchez plus ! ». Le prêtre interrogea tout aussi bruyamment les autres femmes sur leurs péchés. Les femmes ne quittèrent pas le temple immédiatement ; leurs larmes de remerciement débordèrent dans des prières silencieuses pendant un long moment devant l'icône du Christ crucifié.
Cet exemple témoigne de la façon dont la repentance nous libère et nous dispose à une prière authentique et à un nouveau style de vie chrétienne. Les femmes retraitées qui ne se sont pas converties et n'ont pas ouvert leur cœur dans la repentance devant Dieu étouffent leur conscience et, dans un état de fausse paix, perdent chaque jour des heures devant la télévision ou, au mieux, devant leur smartphone. Elles devraient prendre conscience de leur responsabilité pour le salut de leur âme et de celle de leurs proches. Elles sont arrivées à l'automne de leur vie, moment où elles devraient commencer à penser à la mort et au jugement de Dieu auquel elles n'échapperont pas.
Mais il y a aussi des femmes retraitées qui pensent aux dernières choses : la mort, le jugement de Dieu et l'éternité. C'est pourquoi elles ont accepté l'obligation de prier littéralement comme une obligation de travail. Par exemple, trois ou quatre d'entre elles se réunissent chez elles et prient pendant plusieurs heures depuis le matin. Elles rentrent ensuite chez elles, accomplissent leurs tâches quotidiennes, puis prient à nouveau à la maison. Certaines ont jeté leur télévision et ne passent pas non plus de temps sur l'internet. Elles trouvent la nourriture de leur âme dans les Saintes Écritures et la vie des saints. Elles ne s'intéressent pas à la théologie supérieure. Ces femmes font de la mission parmi d'autres femmes, partageant leur expérience de la routine de la prière.
Il faut savoir qu'un réveil spirituel de l'individu et des nations n'est pas possible sans la prière. C'est pourquoi cette mission de prière est nécessaire. Il y a aussi des hommes retraités qui peuvent témoigner de leur mission de prière.
La période de crise actuelle est également une motivation pour la prière. La vaccination forcée ou d'autres moyens de soi-disant dépopulation devraient nous pousser à nous préparer à la mort, au jugement de Dieu et à l'éternité.

La pratique de la prière
La persévérance dans la prière passe par la conversion. Une retraite centrée sur les vérités essentielles contribue grandement à la conversion. Les étapes suivantes de la foi sont importantes : recevoir Jésus, recevoir son testament de la croix, recevoir l'Esprit de Dieu et renoncer à la fausse spiritualité associée aux pratiques occultes.
Le Patriarcat Catholique Byzantin a appelé à consacrer la dîme du temps à Dieu, c'est-à-dire 2,5 heures par jour. Cela inclut l'heure sainte, de 20 à 21 heures - si possible, la famille prie ensemble. La deuxième heure de prière est privée. Nous faisons sept courtes pauses de prière au cours de la journée : au lever, à 9 heures, à 12 heures, à 15 heures, à 18 heures, à 21 heures et au coucher. En tout, cela prend 2,5 heures.
Comment prier ? Les catholiques zélés prient le chapelet, le chemin de croix ou d'autres dévotions tirées de livres de prières. Certains, lorsqu'ils prient ensemble, confessent leurs péchés à haute voix, font des intercessions, rendent grâce et chantent les louanges du Seigneur. La prière doit être avant tout une relation personnelle avec Dieu.
Comment pratiquer la prière intérieure ?
Pendant un quart d'heure, pensez brièvement à quatre réalités, puis approfondissez l'une d'entre elles.
Au début, prenez conscience de la présence de Dieu : Dieu vous voit. Vous pouvez répéter ce verset biblique d'Hébreux 12,22-24 : « Vous vous êtes approchés ... de la cité du Dieu vivant ... d'une foule innombrable d'anges et de saints ... et de Jésus ... ».
La première réalité est la mort : je mourrai. Jésus dit : « Tenez-vous prêts, car vous ne connaissez ni le jour, ni l'heure ».
La deuxième réalité est le jugement de Dieu. Jésus nous rappelle qu'il n'y a rien de caché qui ne sera pas révélé et que nous rendrons compte de chaque parole vaine que nous aurons prononcée.
La troisième réalité est le ciel éternel et l'enfer éternel. Où finirais-je si je mourais soudainement aujourd'hui ?
La quatrième réalité est la miséricorde de Dieu, mais seulement pendant notre vie. Je fais donc un acte de contrition parfaite, qui est conditionné par la marche dans la lumière. Il en résulte que le sang du Christ me purifie de tout péché (1Jn 1:7).
Je porte mon attention sur les cinq plaies du Christ, d'où coule son sang pour le pardon de mes péchés. En regardant chacune de ces plaies, je répète lentement le nom de Jésus (Yehoshua). Je regarde le visage du Sauveur souffrant et aimant, et je garde mon regard fixé sur lui pendant un certain temps.
Le quart d'heure suivant : donnez à Jésus vos problèmes : peur pour votre santé, peur des examens, peur pour vos proches, peur de l'avenir... Jésus vous donnera la paix que le monde ne peut pas vous conférer. De plus, il vous donnera l'inspiration et la lumière pour résoudre les problèmes les plus banals. Laissez tous vos problèmes de côté et regardez simplement Son visage en esprit. Vous pouvez répéter lentement le nom divin ou les mots « Jésus, j'ai confiance en Toi ».
Il serait bon, de temps en temps, de prier ces deux quarts d'heure pendant l'Heure Sainte. Commencez chacune de vos veilles de prière de cette manière, car cela vous aide à construire votre relation personnelle avec Dieu. Vous pouvez ensuite poursuivre votre veillée de prière en pensant à des personnes concrètes et en priant brièvement pour chacune d'elles avec foi. Vous pouvez prier le Notre Père, le Je vous salue Marie ou une autre prière familière. Ou vous pouvez simplement dire la prière suivante pour chacune d'entre elles avec foi : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, ayez pitié de moi, pauvre pécheur ».
Votre prière et votre repentir sont comme un travail autour d'un figuier stérile. Commencez, et persévérez pendant un an ! Vous en récolterez alors les fruits avec joie, dans le temps et surtout dans l'éternité.

+ Élie
Patriarche du Patriarcat Catholique Byzantin

+ Méthode OSBMr + Timothée OSBMr
Evêques Secrétaires

Le 10 mars 2023