Guerre Congo-Arabe: Quand le Héros National Général Jacques de Dixmude est entré dans l'histoire

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Le 4 mai 1878, le sous-lieutenant Jacques, sorti la veille de l'École militaire, entrait dans les cadres du 9e régiment de ligne. La vie de garnison à cette époque comportait pour le jeune officier bien des loisirs. Jacques les utilisa judicieusement, car dès qu'il eut atteint l'ancienneté d'officier requise, il se présenta devant le jury d'admission à l'École de Guerre où il fut admis. Trois ans après, le 7 décembre 1886, il obtenait son brevet d'adjoint d'état-major.

Assuré dès lors de gravir avec aisance les échelons de la hiérarchie militaire, allait-il trouver dans les états-majors ou à la troupe un exutoire digne de l'activité que réclamait son tempérament ? Jacques dut en douter, car dès le lendemain, il offrait ses services à l'État Indépendant du Congo.

Arrivé à Boma, il y est retenu et adjoint au Directeur des transports. Cependant, Jacques, qui rêvait d'épopées, aspirait à être envoyé dans le Haut ; ce n'est toutefois que le 24 août l888 qu'il obtient d'être mis à la disposition du commandant des territoires des Bangala. Le 16 octobre il débarquait à Nouvelle-Anvers, en même temps que Ponthier. Il y trouva l'Inspecteur d'Etat Roget, le capitaine Van Kerckhoven, les lieutenants Dhanis, Bia et Milz. On y préparait l'occupation systématique de la région en amont, jusqu'aux Falls, et la création du camp de Basoko ; les projets et préparatifs étaient fort poussés, car l'avant-garde de l'expédition put partir le 25. Elle était commandée par Dhanis, assisté de Bia, Ponthier et Milz ; le gros de l'expédition suivit sous les ordres de Van Kerckhoven, accompagné de Jacques. On fonda quelques postes, notamment Yambinga (1.1.1889), puis on atteignit Basoko, où, immédiatement, furent entrepris les travaux d'édification du camp, dont le commandement fut confié à Ponthier, ayant Milz comme adjoint.

En avril, Bia, désigné comme résident aux Falls, est relevé à Yambinga par Jacques, qui, peu après, est désigné pour prendre le commandement de Bumba. C’est là qu'il achèvera son premier terme de service, laborieux mais fécond en résultats.

En cette année 1890, le sentiment public belge avait été fortement remué par la propagande antiesclavagiste ; le cardinal Lavigerie, le grand apôtre africain, avait demandé à la Belgique cent hommes et un million pour entreprendre une œuvre de Croisé : la lutte effective contre les trafiquants d'esclaves.

La Société Antiesclavagiste de Belgique, assurée des plus grands appuis, avait décidé d'organiser une expédition militaire dont l'objectif était de mettre les populations indigènes du Congo à l'abri des razzias pratiquées par les trafiquants et, dans ce but, de s’installer sur leurs lignes d'opérations, au Tanganyika.

Il fallait donc reprendre les routes ouvertes par les Crespel, les Cambier, les Popelin, etc. et occuper le Tanganyika.

Le 19 février 1891, il est remis à la disposition du Roi et, avec le concours du capitaine Storms, dont l'expérience en la matière est précieuse, il organise l'expédition.

La situation sur le Tanganyika était difficile et périlleuse : Rumaliza, Arabe d’Udjidji, opérant avec l'argent et les ressources qui lui sont fournis par Tippo-Tip y était tout-puissant ; ses trafiquants sillonnaient le pays, capturant les populations, détruisant par le fer et le feu ce qu'ils n'emmenaient pas. La terreur qu'il inspirait aux populations étouffait chez elles toute velléité de révolte contre cette atroce tyrannie. Et cependant, fin 1891, l'infiltration progressive des agents de 1'E.I.C. vers la région orientale et la présence de Jacques sur le Tanganyika inquiétaient les grands négriers. Ce sentiment devait les déterminer à jeter bas le masque et à adopter une attitude nettement hostile, à entrer en lutte ouverte contre les agents de la civilisation dont ils sous-estimaient d'ailleurs la puissance.

La campagne arabe s'amorçait : dans le Nord, Ponthier détruisait une de leurs bandes ; plus au Sud, Dhanis allait entrer en ligne. Les efforts conjugués des soldats de la civilisation allaient aboutir, après une longue et dure campagne, à détruire la puissance arabe ; la participation de Jacques à cette victoire sera brillante.
En effet, après s'être concerté avec le capitaine Joubert et avoir obtenu des Pères Blancs les moyens nécessaires, Jacques se met à explorer la rive occidentale du lac pour y découvrir une position stratégique, c’est-à-dire un point à l'abri des coups de main, d’où il pourra surveiller les allées et venues des caravanes sur le lac et intervenir.

Il est amené ainsi à fonder Albertville. Le 3 janvier 1892, son « boma », c'est-à-dire son réduit défensif, est construit ; fin du même mois les Européens avaient un toit pour s'abriter.

Mais Albertville était moins une résidence que le centre d'où partaient les expéditions et que ralliaient les malheureux fuyants devant les bandes arabes.

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